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      Jean Ferrat 
        
      Que serais je sans toi 
		(1964) 
  
        
      Que serais-je sans toi qui vins à ma 
		rencontre 
		Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant 
		Que cette heure arrêtée au cadran de la montre 
		Que serais-je sans toi que ce balbutiement 
		 
		J'ai tout appris de toi sur les choses humaines 
		Et j'ai vu désormais le monde à ta façon 
		J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines 
		Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines 
		Comme au passant qui chante on reprend sa chanson 
		J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson 
		 
		Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre 
		Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant 
		Que cette heure arrêtée au cadran de la montre 
		Que serais-je sans toi que ce balbutiement 
		 
		J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne 
		Qu'il fait jour à midi qu'un ciel peut être bleu 
		Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne 
		Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne 
		Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux 
		Tu m'as pris par la main comme un amant heureux 
		 
		Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre 
		Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant 
		Que cette heure arrêtée au cadran de la montre 
		Que serais-je sans toi que ce balbutiement 
		 
		Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes 
		N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue 
		Une corde brisée aux doigts du guitariste 
		Et pourtant je vous dis que le bonheur existe 
		Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues 
		Terre terre voici ses rades inconnues 
		 
		Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre 
		Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant 
		Que cette heure arrêtée au cadran de la montre 
		Que serais-je sans toi que ce balbutiement 
        
      
        
        
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