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			 Barbara 
			Nantes 
			(1962) 
			Il pleut 
			sur Nantes, donne-moi la main 
			Le ciel de Nantes rend mon cœur chagrin 
			 
			Un matin comme celui-là, il y a juste un an déjà 
			La ville avait ce teint blafard lorsque je sortis de la gare 
			Nantes m'était encore inconnue, je n'y étais jamais venue 
			Il avait fallu ce message pour que je fasse le voyage 
			 
			"Madame soyez au rendez-vous, vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup 
			Faites vite, il y a peu d'espoir, il a demandé à vous voir" 
			 
			A l'heure de sa dernière heure, après bien des années d'errance 
			Il me revenait en plein cœur, son cri déchirait le silence 
			Depuis qu'il s'en était allé, longtemps je l'avais espéré 
			Ce vagabond, ce disparu, voilà qu'il m'était revenu 
			 
			Vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup, je m'en souviens du rendez-vous 
			Et j'ai gravé dans ma mémoire cette chambre au fond d'un couloir 
			 
			Assis près d'une cheminée, j'ai vu quatre hommes se lever 
			La lumière était froide et blanche, ils portaient l'habit du 
			dimanche 
			Je n'ai pas posé de questions à ces étranges compagnons 
			J'ai rien dit, mais à leurs regards, j'ai compris qu'il était trop 
			tard 
			 
			Pourtant j'étais au rendez-vous, vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup 
			Mais il ne m'a jamais revue, il avait déjà disparu 
			 
			Voilà, tu la connais l'histoire, il était revenu un soir 
			Et ce fut son dernier voyage, et ce fut son dernier rivage 
			Il voulait avant de mourir se réchauffer à mon sourire 
			Mais il mourut à la nuit même sans un adieu, sans un "je t'aime" 
			 
			Au chemin qui longe la mer, couché dans le jardin des pierres 
			Je veux que tranquille il repose, je l'ai couché dessous les roses 
			Mon père, mon père 
			 
			Il pleut sur Nantes et je me souviens 
			Le ciel de Nantes rend mon cœur chagrin 
			 
  
			
			  
			
			
			
			
			
 
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